INDUSTRIE
ConstructionFort de 148 milliards d’euros en 2019, le marché du bâtiment se compose de 3 secteurs d’activité : les artisans du bâtiment, les constructeurs et promoteurs immobiliers (dans lequel on compte les entreprises de matériaux de construction) et enfin les travaux publics.
Grands enjeux : la performance énergétique et la modélisation numérique.
Le bâtiment est le premier consommateur d’énergie en Europe, que ce soit pour la construction ou durant tout son cycle de vie. La performance énergétique est donc devenue un véritable enjeu qui suscite les encouragements du gouvernement français.
La nouvelle réglementation RE2020 qui vient succéder à la RT 2012 exige que les bâtiments nouvellement construits produisent davantage d’énergie qu’ils n’en consomment. Les entreprises qui se sont spécialisées dans la performance énergétique, pour la construction ou la rénovation, devraient donc parvenir à tirer leur épingle du jeu.
Par ailleurs, le marché du bâtiment se digitalise. Outre les logiciels de gestion et de suivi de chantier qui permettent de gagner en productivité, et donc en compétitivité, les professionnels du secteur ont de plus en plus recours au BIM. Le Building Information Modeling permet de concevoir un projet de construction de manière collaborative. La maquette numérique 3D permet de visualiser chaque élément du bâtiment et d’anticiper les problématiques avant de passer à la phase de construction. Ce mode de conception est également très utile pour mettre en place les mesures nécessaires à la protection de l’environnement.
Les normes énergétiques et le digital impactent l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur. Le futur « passeport digital » du bâtiment, qui regroupera l’ensemble de ses caractéristiques, notamment en matière énergétique, ouvre une fenêtre sur la transparence, à l’instar du secteur automobile. Les acteurs (fabricants de matériaux de construction, promoteurs, entreprises générales) doivent plus que jamais endosser le rôle de partenaires dans un secteur où les relations sont historiquement dures et épineuses.
Le secteur a été négativement impacté par la crise sanitaire de la Covid-19, mais les perspectives sont bonnes pour la rénovation – et notamment la rénovation énergétique.
Le marché du bâtiment a connu une chute brutale de l’activité, à -15,2%, notamment à cause au confinement strict de mars 2020 et à l’arrêt quasi-total des chantiers, en particulier dans la construction neuve. Le neuf s’effondre de -22,5%, mais le secteur de l’amélioration-entretien résiste plutôt très bien à la crise, avec un recul en 2020 de « seulement » 8,8%, et devrait retrouver son niveau de 2019 en 2022, notamment grâce aux 3,5 milliards d’euros d’aide publique injectés dans le cadre du plan France Relance.
Que retenir ? Entre bouleversements, adaptations, potentiel à saisir…
Comme dans tous les secteurs, les technologies du digital et leur potentiel de traitement des données, prennent davantage d’ampleur et démontrent les possibilités de gain de performance et d’économies. Dans un secteur historiquement peu numérisé en raison de la réalité opérationnelle, les outils actuels transforment aussi bien les opérations que les relations entre les acteurs.
Plus brutal que dans le secteur automobile ou aéronautique, les changements issus des règlementations environnementales demanderont un fort niveau d’adaptation aux entreprises du secteur. La performance énergétique prend une ampleur plus urgente que dans les autres secteurs industriels et le digital est encore une fois un levier fort d’adaptation à cette transformation.
Le cœur de la construction, à savoir la construction du neuf, s’écroule. C’est un changement structurel du secteur qui demandera encore une fois des capacité d’agilité et d’adaptation fortes à tous les acteurs. On construit moins, on améliore l’existant et on le rend plus performant, plus adapté au monde qui se dessine : voilà une des tendances majeures de la construction de demain.
Dans un contexte où les clients sont de plus en plus autonomes, renseignés et exigeants, l’expérience client devient encore plus primordiale dans les facteurs et processus d’achat. L’enjeu était de réduire la dépendance de la performance commerciale au seul produit, ce qui constituait une véritable rupture pour cet acteur de la construction (B2B).
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